Comprendre le bilan psychomoteur

Le bilan psychomoteur ?

 

Si tu as, comme Max, des difficultés graphiques, ou des problèmes à l’école dans les apprentissages, à la maison dans les activités du quotidien ou dans le sport que tu as choisi… un psychomotricien peut peut-être t’aider.

Avant tout, pour déterminer si tu as besoin d’une prise en charge en psychomotricité, il est important de faire un bilan psychomoteur. Mais qu’est-ce qu’un bilan psychomoteur ? Et que va-t-on te demander ?

 

Depuis ta naissance, ton corps grandit progressivement et tes compétences se développent jour après jour. Pour certains, ça roule tout seul, pour d’autres, c’est plus compliqué… Un retard peut se produire ou des difficultés particulières peuvent apparaitre. Quand consulter ?

Pour trouver comment t’aider, le psychomotricien va d’abord chercher l’origine et la nature de tes difficultés. Pour cela, il dispose de batteries d’évaluation et de tests. Quels sont-ils ? Ces tests ont des étalonnages standardisés. Comprendre les résultats et les chiffres qui se trouvent dans un bilan psychomoteur.

Grâce à ces tests, le psychomotricien va pouvoir évaluer les différentes fonctions de base qui permettent les performances motrices et les apprentissages fondamentaux scolaires et extrascolaires. Pour te déplacer, t’habiller, manger, faire du sport, lire, écrire, calculer… tu t’appuies sur les fonctions psychomotrices ci-dessous :

Tonus Musculaire
Latéralité
Espace
Temps
Motricité fine
Motricité globale
Schéma corporel et image du corps
Attention et concentration

(Tu peux cliquer sur chaque fonction pour découvrir ce que c’est !)

 

Il faut plusieurs rendez-vous pour effectuer un bilan psychomoteur.

Lors de la 1ère rencontre, vous faites connaissance. Avec tes parents, vous expliquez au psychomotricien tes difficultés et vous racontez ton histoire : histoire psychomotrice, médicale, familiale, scolaire… On appelle cela ton « anamnèse ». Puis plusieurs séances sont nécessaires pour te faire passer les tests.

Avec les résultats de tes tests et ton anamnèse, le psychomotricien effectue une analyse pour comprendre à quel niveau se situent tes difficultés. Lors d’une dernière séance, le psychomotricien t’explique, ainsi qu’à tes parents, tes résultats. Parfois, le bilan psychomoteur montre aussi le besoin d’examens complémentaires pour vérifier s’il n’y a pas de troubles auditif, visuel ou neurologique.

Un compte-rendu du bilan psychomoteur est ensuite remis à ton médecin, qui peut te prescrire, si nécessaire, des séances de psychomotricité. Celui-ci évalue, aussi, si tu as besoin d’une consultation complémentaire chez un autre spécialiste (neuropédiatre, ophtalmologiste, orthoptiste, orthophoniste, psychologue, etc.).

A partir de là, le suivi en psychomotricité pourra commencer. Le psychomotricien propose alors, à toi et à ta famille, un projet de soin psychomoteur adapté à tes difficultés. Rassure-toi, c’est très ludique ! Le travail se fait à partir de jeux et d’exercices corporels. Tu auras un rôle important dans cette prise en charge, tu seras acteur de ton évolution.

Les bilans psychomoteurs peuvent être passés à tout âge, ils peuvent être effectués adulte et éclairer certaines difficultés. Les soins proposés ensuite seront adaptés en fonction de l’âge, mais tout aussi intéressants ! Travail corporel, relaxation, exercices de réadaptation…

 

Ici nous avons pris pour exemple les difficultés graphiques, mais ces explications s’entendent pour de nombreuses autres difficultés que vous, ou votre enfant, pouvez rencontrer.

 

Pauline GICQUEL Raphaëlle GENTIEU, Alexia MALBEC.
Delphine MASCLEF, Claire NICOLLET, Nicolas RENOUARD, Alexandra ROCHE.

Tonus

Pour écrire, j’ai besoin de force dans mes muscles, mais pas trop non plus. Cela s’appelle l’ajustement tonique en fonction de la tâche à effectuer. C’est la capacité à adapter, à doser sa force musculaire.

Le tonus d’un muscle est son état de tension, il varie en fonction de l’âge (stade de développement), de l’état physique et de l’état émotionnel. Le tonus musculaire apparait comme la toile de fond indispensable à toute activité. Un tonus ajusté permet la fluidité des mouvements.

On teste le tonus musculaire grâce à l’épreuve du ballant, l’épreuve d’extensibilité (résistance du muscle à son étirement), la recherche de stretchs (phasique ou tonique), les réflexes, l’examen des syncinésies etc. Cet examen du tonus est très riche en informations et est la base du bilan psychomoteur. Les résultats donnent des éléments sur l’intégrité du système nerveux central et périphérique, des muscles, sur le degré de maturation neurologique, sur la latéralité, sur les

Latéralité

Pour écrire, j’ai également besoin d’avoir une main plus habile que l’autre. En effet, durant le développement, les deux côtés du corps se spécialisent peu à peu. Cela s’appelle la latéralisation ! Pour être très précis, très agile, le corps se répartit le travail. Un côté du corps va servir de point d’appui pendant que l’autre côté va devenir le « spécialiste ». Les mains ont besoin d’être indépendantes, mais aussi de se coordonner.

Les fonctions supérieures du cerveau sont réparties différemment sur les 2 hémisphères cérébraux. Cette spécialisation cérébrale permet l’établissement progressif d’une asymétrie dans la motricité : ce processus s’appelle la latéralisation du corps. Cette mise en place de la latéralité corporelle est une étape importante dans le développement de l’enfant. Elle permet une meilleure organisation du geste et facilite les apprentissages. On parle alors de main et de pied dominant, ainsi que d’oeil directeur. La latéralité peut être harmonieuse (tout du même côté) ou croisée, affirmée ou mal affirmée, il peut exister une ambilatéralité (changement de main selon l’activité) ou une ambidextrie (utilisation indifférenciée d’un hémicorps ou de l’autre pour effectuer une même activité).

Motricité globale

Pour écrire, j’ai aussi besoin d’avoir une bonne posture et donc un bon équilibre grâce à ma motricité globale.

La motricité globale dépend du système neuromusculaire et est responsable du maintien de la posture et de la réalisation des mouvements (marche, course, saut…). L’habileté motrice nécessite l’association de diverses facultés telles que l’équilibre, la dissociation et la coordination mais elle dépend également d’autres facteurs comme la motivation, l’intentionnalité, la planification, les enjeux relationnels et l’accès à diverses expériences motrices.

Motricité fine

Pour écrire, j’ai besoin de coordonner mes gestes. Je dois pouvoir coordonner mes mains entre elles (praxies), mais également coordonner mes mains avec mes yeux (coordination oculo-manuelle).

La motricité fine comporte la motricité digitale, les coordinations manuelles, bimanuelles et oculomanuelle. Elle fait donc référence à l’usage de la main et des doigts associé au contrôle visuel. Elle est essentielle dans la maîtrise de l’utilisation des outils scolaires (crayon, gomme, ciseaux, règle…) et l’acquisition de l’autonomie (couverts, boutons, lacets…).

L’espace

Pour écrire, il faut aussi que je puisse me repérer sur ma feuille.

L’espace est une notion vaste utilisée dans de nombreux domaines (astronomie, géométrie, psychologie). Le référentiel spatial, tel qu’on s’y rapporte en psychomotricité, est un socle indispensable à la compréhension de notre environnement : il se met en place progressivement d’abord en y créant des repères, puis en cherchant à s’y organiser et enfin à le structurer dans le niveau le plus abstrait.

Pour se construire, on passe par différentes étapes en partant de l’espace personnel (qui commence par être dans le vécu, puis perçu et enfin représenté) pour aller vers un espace de déplacement (avec les acquis moteurs et notre orientation) et enfin un espace social.

L’éprouvé corporel permet à l’enfant de se constituer ses propres repères pour pouvoir comprendre, s’orienter et se mouvoir dans l’espace. Tout ceci est sous-tendu par le schéma corporel, la sensorialité et la motricité. La représentation de l’espace est nécessaire à l’activité graphique.

Le temps

Pour écrire, j’ai besoin de me repérer dans le temps. Le rythme et le temps sont présents au niveau de l’écriture : alternance, répétitions, séquences structurées, rythme du geste, vitesse d’écriture…

Le temps est une notion complexe qu’on peine à définir dans la simplicité : on l’utilise de façon aussi variable que dans la météo, dans la science ou encore dans la philosophie.

En psychomotricité, le référentiel temporel appartient aux socles de compréhension du monde et se construit progressivement dans le développement cognitif et relationnel de l’enfant en partant du temps vécu, puis en allant vers le temps perçu et enfin vers la représentation de celui-ci.

Ainsi dans la toute petite enfance, les notions de temps sont basées principalement sur les rythmes biologiques et physiologiques puis ces rythmes tendent à se mettre en place en lien avec le rythme nycthéméral (jour/nuit) et enfin dans une temporalité plus sociale et partagée (jours de la semaine, mois de l’année, saisons).

Le temps s’expérimente également corporellement. Les repères temporels structurent et rassurent. Le rythme est un domaine important. L’espace et le temps structurent le mouvement.

Le schéma corporel et l’image du corps

Pour écrire, j’ai besoin d’avoir des repères dans mon corps.

La réalisation d’un geste complexe suppose des points d’appui physiques mais aussi représentatifs. La perception que nous avons de notre corps : de ses limites, de son unicité, de sa posture, de ses mouvements… va nous permettre de nous mouvoir et d’agir de façon adaptée. C’est ce qu’on appelle le schéma corporel. C’est un cadre de référence pour les gestes.

L’attention et la concentration

Pour écrire, j’ai besoin d’être concentré, d’être présent à ce que je fais.

Il existe différents processus attentionnels qui se développent progressivement durant l’enfance. D’abord, l’attention soutenue qui est la capacité à focaliser son attention sur une seule tâche de façon prolongée, c’est ce qu’on appelle, dans le langage commun, la concentration. L’attention sélective permet de maintenir son attention sur une tâche en présence de distracteurs. Enfin, l’attention divisée qui est la capacité à être attentif à plusieurs tâches en même temps. Les principales modalités sensorielles à traiter étant visuelles ou auditives, on pourra donc également préciser si l’attention est visuelle ou auditive.